dimanche, octobre 08, 2006

TOURISME NOIR du Polar italien

Parcourez les villes d’Italie sous la haute protection du commissaire Brunetti à Venise, de l’adjudant Guarnaccia à Florence et bien entendu du célèbre commissaire Montalbano du commissariat de Vigatà en Sicile… plus quelques autres personnages cultes du polar italien.

FRUTTERO ET LUCENTINI
LA FEMME DU DIMANCHE
(Points Seuil 111)
TURIN, 1972

Quand un architecte qui n'a jamais rien construit de sa vie se fait trucider chez lui, la police est bien embêtée. C'est que ce bonhomme, détestable à tout point de vue, vivait d'expédients, de petits trafics, et surtout connaissait le tout Turin, celui qu'on ne peut manier facilement quand on n'est qu'un pauvre flic sorti de sa Calabre...
Les affaires de ce genre échoient au commissaire Santamaria. C'est un Sicilien, mais vivant depuis si longtemps à Turin qu'il en connaît bien les arcanes. Il sait comment se comporter dans la haute société : tout en discrétion, en finesse. Lui a compris que derrière les façades revêches des hautes maisons tristes se cachent des passions qu'il faut savoir goûter, apprécier. Il a repéré les balcons, tous différents, qui trahissent le caractère des habitants.

AUGUSTO DE ANGELIS
L'HOTEL DES TROIS ROSES (Rivages/Mystère numéro 50)
MILAN, années 1930

Pas question de criminel italien pur jus, la fierté nationale est âprement défendue par le régime fasciste de Mussolini. Du coup, les assassins sont forcément étrangers... De Angelis arrive, malgré ces contraintes, à faire un polar de bonne tenue. Milan y apparaît peu, sous la pluie de décembre, vue tout au long d'une nuit de cauchemar : des crimes à répétition dans un hôtel de troisième ordre, malgré la présence des flics à tous les étages... Le commissaire De Vicenzi --- Maigret milanais --- découvre une faune en partie étrangère, dépravée, et essaie désespérément de sauver au moins une vie. Pas facile quand tout le monde ment…

ANDREA G. PINKETTS

LAZARE SANTANDREA (Rivages/Noir)
MILAN, années 1990
Enfin un Milan vu par un gars qui se marre ! Lazare Santandrea est l'éternel adolescent tireur de sonnettes, qui joue au détective pour s'occuper et rigoler un brin. Il a plein d'amis aussi déjantés que lui, et connaît tous les bistrots à la mode pour draguer les filles, souvent les mannequins de l'industrie de la mode milanaise... Lazare marche, drague, pose pour des agences de pub. Milan lui est connu sur le bout du doigt. Ses copains l'aident dans ses enquêtes, et en cas de gros problème, il y a toujours l'ami de la famille, le commissaire Olivieri (qui l'a déjà sorti d'affaire au temps des barricades des "années de Plomb").

DONNA LEON
COMMISSAIRE BRUNETTI
(Seuil)
VENISE, des années 90

On était à Venise : les policiers arrivèrent donc en bateau, un gyrophare bleu scintillant à l'avant de la cabine.









LORIANO MACCHIAVELLI
LES SOUTERRAINS DE BOLOGNE (Métailié)
BOLOGNE, 2002

Dans le canal Navile, près de l'écluse du Battiferro, dans un quartier pauvre et oublié de la banlieue de Bologne, un homme est retrouvé lesté de trois balles. Comme la population ressemble de plus en plus à celle du sud, si tu ne veux pas d'ennuis, tu ne sais rien, pas évident de démarrer l'enquête. Mais l'autopsie révèle que le mort est un collègue de Sarti Antonio, policier, sergent à la Brigade Mobile.
Sarti Antonio, à force de patrouiller dans Bologne, connaît quasiment tout le monde. Et il sait qui est honnête et qui ne l'est pas, y compris parmi les notables. Mais dans l'écheveau à plusieurs brins qu'il suit, certains vont le conduire là où il n'aurait jamais voulu aller.





MAGDALEN NABB

ADJUDANT GUARNACCIA (10/18)
FLORENCE, des années 80
Un gros adjudant des carabiniers, originaire du sud, est responsable de la brigade du Palais Pitti, dans le centre de Florence. C'est un bonhomme taciturne, pesant, qui a l'air lent de la comprenette, mais mieux vaut ne pas s'y fier : c'est un vrai crampon dans ses enquêtes.







CARLO EMILIO GADDA

L'AFFREUX PASTIS DE LA RUE DES MERLES (Points Seuil)
ROME des années 50

Le commissaire Ingravallo est chargé d'enquêter sur un vol, puis un meurtre, ayant eu lieu dans le même immeuble de la Via Merulana, riche artère dans le quartier de Santa Maria Maggiore. Et l'on plonge tout de suite dans le bain de la foule romaine, au milieu des badauds, des curieux, qui jouent ensuite les dates de crimes au Loto !







PEPPE FERRANDINO
LE RESPECT (Folio Policier 353)
NAPLES, en 1999

Pino Pentecoste, 27 via Bonconsiglio, détective privé, soupe au lait, susceptible, et considéré comme un imbécile par tout le quartier. Il faut dire que ses grands airs masquent à peine son trouillomètre surdimensionné...
Napolitains : parole et couilles au cul. Même les commissaires se bagarrent pour un mot de trop. Alors si un contrat mafieux est trahi, ça commence à canarder dans tous les coins. Et à Naples, les flingues sont du même calibre que l'ego des pistoleros…









ANDREA CAMILLERI

COMMISSAIRE MONTALBANO
(Pocket/Fleuve Noir)
SICILE Vigàta (Porto Empedocle) années 90

Vous avez un cadavre non désiré sur les bras ? Vous devez faire passer une info à la police sans que vos copains mafieux le sachent ? Vous cherchez un interlocuteur du coin, qui parle votre dialecte, à qui on puisse faire confiance ? Alors allez voir le commissaire Montalbano, commissariat de Vigàta.







SANTO PIAZZESE

LA DOUBLE VIE DE MONSIEUR LAURENT
(Fleuve Noir)
PALERME, années 1990

Lorenzo La Marca est professeur à la faculté de Palerme, on pourraît dire en dilettante confirmé. C'est un héros sicilien à la fois fier de l'être et s'en moquant, pointant tous les clichés (Mafia, corruption, fainéantise, bureaucratie) et les revendiquant, amoureux de son île et de sa ville. Palerme est présentée hésitante entre projets de rénovation ruineux et jamais menés à bien, circulation anarchique et bureaucratie opaque. Les Palermitains s'en foutent et vivent avec, suivant leurs propres lois.

MARCELLO FOIS
UN SILENCE DE FER (Seuil 1189)
SARDAIGNE, Nuoro, 1980-1990

A Nuoro, en Sardaigne, il y a comme partout un conflit entre les anciens et les modernes. La ville se modernise, les enfants partent sur le continent pour étudier, travailler et ne rentrent que si les vieux potentats de l'île leur offrent un bon poste. La tradition sarde, la famille, la langue, sont peu à peu nivelées par la vie moderne. Pourtant, ce n'est qu'un aspect superficiel des problèmes des habitants.
L’histoire remonte aux années de plomb quand les bombes explosaient dans toute l'Italie et que des groupuscules révolutionnaires étaient en lutte contre le pouvoir capitaliste. Dix ans plus tard, ils se sont intégrés, n'ont plus d'illusions. La façade officielle a beau les présenter comme des défenseurs des valeurs sardes, ils forment en réalité une mafia. Dangereuse. Ils convoient des armes, organisent des enlèvements contre rançon et brandissent la vendetta comme menace pour faire taire les récalcitrants…